À Bobigny en région parisienne, les cités Karl-Marx et Salvador-Allende sont envahies par les punaises de lit qui n’ont pas fini d’exaspérer les résidents. Ces derniers n’ont pas assez d’information de la part du bailleur. Certains d’entre eux ont également peur de signaler l’invasion d’insectes, d’autres choisissent des traitements non adaptés. Résultat : les punaises de lit continuent de proliférer dans les logements.
Des habitants qui essaient de prendre les choses en main
En début de ce mois de septembre, des habitants ont pris l’initiative de recenser le nombre d’appartements infestés par les punaises de lit dans les cités Karl-Marx et Salvador-Allende. C’est notamment le cas d’Iptisem Ben Youssef qui prévoit même de réaliser une campagne de porte à porte avec sa voisine Djamila Djeban.
Mais cela ne veut pas dire que les autres habitants concernés restent inactifs. Depuis le début de l’année, l’Office public de l’habitat de Bobigny a reçu plus de 190 signalements venant des occupants des 7 tours du parc locatif qui se trouve entre les 2 cités. Compte tenu du fait que chaque tour a une capacité de 155 logements, « c’est l’équivalent d’une tour et demie entièrement envahie », affirme le responsable de secteur à l’OPH, El Hadji Gassama.
Revenons à Ipsitem Ben Youssef qui explique en montrant des sacs poubelle disposés sur le sol du couloir de son appartement : « Ce sont les vêtements qu’on a lavés à 60°, je n’ose même plus les toucher ». Elle continue en disant qu’elle a vidé son salon et déplacé ses tapis.
Les punaises de lit : pires que les cafards ?
La mère de famille, Ipsitem, affirme que l’entreprise de désinsectisation est bien passée mais elle continue de traiter chaque recoin de son appartement de façon compulsive. « Quand les gens me disent qu’ils ont des cafards chez eux, je rigole. C’est de la gnognotte », dit-elle. En effet, les punaises de lit pondent 5 œufs par jour, ce qui rend leur extermination très complexe, surtout lorsque le cas est aussi grave.
Mais la situation est encore pire chez la voisine de palier d’Ipsitem, Djamila Djeban, puisque le dessous de son lit est complètement colonisé par les punaises de lit. Elle dort depuis un moment chez une amie pour fuir les petites bêtes. Au début, elle croyait que c’était la chaleur qui la grattait, ce qui l’a empêché de prendre les mesures nécessaires à temps. Les punaises de lit ont donc eu le temps de proliférer.
Selon Ipsitem Ben Youssef, leur bailleur ne leur fournit aucune information, c’est pour cette raison qu’elle a décidé de mobiliser elle-même ses voisins. Par ailleurs, les rumeurs fusent dans la tour. « Il paraît que dans la tour 21, une femme est tellement infestée que personne ne veut plus prendre l’ascenseur avec elle. »