Les résultats sont assez prometteurs. La phase d’expérimentation réalisée dans les 40 villages du Gbêkê en Côte d’Ivoire a permis d’évaluer l’efficacité de « Eave Tube ». Selon les chiffres, l’outil a permis de réduire de 38 % les cas de paludisme dans cette région spécifique du pays.
Un outil innovant de lutte anti-vectorielle
Le support « Eave Tube » se distingue des précédentes solutions dans la mesure où il permet de réduire de deux fois le nombre de moustiques dans les logements où il est installé (au bord des toits des maisons). Selon le Dr N’gusessan Raphaël, initiateur de cet outil innovant de lutte anti-vectorielle, cet insecticide a la capacité de tuer en masse les diptères résistants aux traitements usuels de santé publique.
L’efficacité de ce dispositif a amplement été vérifiée suite à l’évaluation de l’Institut Pierre Richet de Bouaké, le centre de recherche de l’Institut national de santé publique dans le cadre du renforcement des différentes activités de lutte anti-vectorielle. Kouassi Dinar, le directeur général à l’INSP, s’est par ailleurs félicité de cette avancée majeure. La qualité des résultats démontre largement le fait que cet équipement permettra de réduire jusqu’à deux fois moins le risque de transmission du paludisme en Côte d’Ivoire.
Les indicateurs, en termes de mortalité et de morbidité, sont assez encourageants. Satisfaits de ces résultats, les responsables ont tenu à remercier et à encourager les populations des 40 villages de la région de Gbêkè pour leur collaboration. Après la phase d’expérimentation, les spécialistes prévoient prochainement de vulgariser, sur toute l’étendue du territoire, l’utilisation de cet outil.
Vers une avancée majeure dans la lutte contre le paludisme
L’arme « Eave Tube » est née de la collaboration entre le ministère de la Santé et de l’Hygiène publique (l’INSP et London School of Tropical Medicine and Hygiene du Royaume-Uni), le Programme national de lutte contre le paludisme en Côte d’Ivoire, l’IN2care (Pays-Bas) et l’Université de Pennsylvanie des États-Unis.
Il s’agit d’une avancée majeure dans la lutte contre cette maladie qui fait encore des millions de victimes dans le monde. L’arrivée de ce support innovant va permettre de renforcer la lutte anti-vectorielle. L’outil vient en effet compléter les moustiquaires imprégnées d’insecticides à longue durée d’action ainsi que les équipements de pulvérisation intradomiciliaire d’insecticide et les actions visant à détruire des lieux de reproduction des moustiques.
La Côte d’Ivoire a réussi à passer de la 6e à la 15e place des pays gros pourvoyeurs de paludisme en 2017. Avec l’« Eave Tube », on peut s’attendre à ce que ce classement s’améliore encore plus dans les années à venir.